Synthèse de l'atelier
L'atelier 4 « Conception participative de tableaux de bord d'apprentissage » a accueilli 36 personnes.
Après une introduction de l'atelier par Jean-Marie Gilliot, différentes présentations sur la thématique ont été réalisées :
- Co-conception de tableaux de bord d’apprentissage (TBA) avec les étudiants, par Katia Quelennec (Université de Lille/LIP6)
- Retours d’expérience de conception participative de tableaux de bord d’apprentissage (TBA), par Olivier Aubert (Université de Nantes) et Laurent Neyssensas (Ecole de Design de Nantes Atlantique)
- Utilisation d’un kit de conception participative pour concevoir des tableaux de bord : cas du projet AT41, par Hassina El Kechai (Université de Poitiers/Techne)
- Vers une Conception participative de tableaux de bord d’apprentissage supportant la prise de décision, par Madjid Sadallah (IMT Atlantique/labSTICC)
Les participants se sont séparés ensuite en deux groupes. Le premier groupe a travaillé sur une question de recherche en mode « design thinking ». Le second s'est intéressé à l'utilisation de la version numérique du kit de conception de tableaux de bord.
Le groupe en mode « design thinking » a travaillé sur la question suivante « Quelle(s) capitalisation(s) pour les tableaux de bord d'apprentissage ? »
Très rapidement le groupe a posé plusieurs questions assez classiques notamment « pour qui capitaliser ? », « que doit-on capitaliser ? », « la différence entre capitaliser et réutiliser », « pourquoi capitaliser ? ».
Les utilisateurs de tableaux de bord sont nombreux : chercheurs, enseignants, responsables d'établissements, rectorats, … et étudiants. Ce qui ressort est qu'un TBA peut être conçu par une personne puis utilisé voire détourné par d'autres. Un enseignant qui propose son TBA à ses étudiants est assez classique. Cela nous amène au fait qu'un TBA doit trouver sa place dans l'établissement , c'est-à-dire que les usagers doivent se l'approprier. Au même titre que la conception et l'utilisation, la capitalisation est fortement corrélée aux usages et aux usagers.
Nous sommes aussi interrogés sur ce qui devait être capitalisé, est-ce qu'un TBA peut être réutilisé en tant que tel ou doit-il être adapté, et là se pose la question de la définition de la capitalisation. Est-ce que capitaliser signifie réutiliser, ou capitalise-t-on pour assister la conception, voire expliquer le cheminement qui a mené aux résultats affichés ? La capitalisation peut donc porter sur le TBA lui-même (quoiqu'une adaptation est forcément nécessaire), sur les indicateurs qui composent ce TBA, sur le processus d'utilisation, le processus de conception ou encore le processus de traitement des données ? Nous avons aussi évoqué la notion de conversion de TBA pour une personne, un usage. La capitalisation au sens générique du terme est quelque chose que nous savons faire, mais dans le cadre spécifique des Learning Analytics (contexte, temps réel, spécificités aux enseignements, …), c'est là que situe l'enjeu, ce n'est pas « juste » une capitalisation pour réutiliser. Nous avons évoqué aussi le problème de la lecture d'un même tableau de bord et le besoin de capitaliser sur l'usage car un même tableau de bord peut amener à des décisions différentes selon la lecture qui en est faite.
Les démarches courantes de conception/réalisation de tableaux de bord consistent à adopter soit une approche bottom-up en partant des données, soit une approche top-down en partant des besoins. Ces deux approches sont intéressantes, mais la première freine la créativité car on ne travaille qu'à partir des données existantes, la seconde peut mener à la frustration lorsqu'on a exprimé des besoins inatteignables avec les données existantes. De plus, l'expression des besoins pose le problème de la projection des usagers qui est rendue difficile dès lors qu'ils n'arrivent pas à « visualiser » ce que serait un TBA, ils ont une vague idée via ce que proposent les ENT, mais de nouveau la spécification des Learning Analytics se pose. Nous nous retrouvons dans le schéma classique de la poule et de l'œuf, doit-on partir des besoins ou des données, n'y-a t-il pas un cercle vertueux à inventer ?
Le second groupe a confirmé l'intérêt d'un outil participatif d'aide à l'expression des besoins, en soulignant l'aide apportée et la richesse des échanges rendus possibles. Il a également relevé des difficultés d'approche commune par rapport à différents publics (étudiants, enseignants du secondaire, du supérieur), et au support de l'expression du cheminement menant à la prise de décision.
En fin de réunion, nous avons conclu sur l'importance de prendre en charge un tel sujet et sur la proposition de création d'un groupe de travail ATIEF qui aurait un rendez-vous annuel (EIAH ou RJC) et des réunions de travail régulières. Les objectifs du groupe seraient de travailler sur la(les) capitalisation(s) des tableaux de bord d'apprentissage, cela nécessite au préalable de constituer un recensement des TBA existants et des indicateurs associés puis de proposer une catégorisation de ces informations.